Face à l'émergence de nouveaux modes de travail, les quartiers d'affaires se mettent au diapason et diversifient leur offre pour répondre aux nouvelles attentes des entreprises. Nicolas Barbey, Directeur associé Grandes Opérations chez BNP Paribas Real Estate, revient sur l'exemple du QCA Parisien, l'un des pôles tertiaires les plus dynamiques d'Europe qui a relevé le défi avec succès en devenant le berceau parisien du coworking.
Comment le QCA est-il devenu le quartier de prédilection du coworking ?
Alors qu'historiquement le coworking s'adressait aux start-up et freelances, ce phénomène a rapidement étendu son influence à des secteurs plus traditionnels. Des grands groupes du CAC 40 aux PME et PMI, il est désormais plébiscité par tous les domaines d'activité.
La localisation hyper-centrale du QCA, idéalement desservi par les transports en commun, est un atout décisif pour attirer les entreprises. Les employeurs ont compris que le nomadisme et la diminution du temps de trajet de leurs collaborateurs étaient un argument de taille pour renforcer les conditions de bien-être au travail et fidéliser leurs salariés, surtout les jeunes générations qui sont demandeuses de services et aspirent à être membres actifs d'une communauté.
Dans cette logique, la déferlante du coworking n'en finit plus de truster le QCA au vu de la demande1 d'espaces toujours plus conséquents. Il n'est pas rare de voir de grands utilisateurs prendre plus de 300 postes dans ces espaces voire bien davantage ! Les centres de coworking ne désemplissent pas. IWG, WeWork, Kwerk, Wojo et autres frôlent les 100% de taux de remplissage moins de six mois après l'ouverture de leurs centres. L'engouement est tel que de grands utilisateurs s'intéressent aux opérations avant même leur ouverture pour réserver des plateaux privatifs entiers.
Fort de son attractivité, Paris QCA s'est donc naturellement imposé comme le quartier de prédilection du coworking. Mais ne nous y trompons pas, il reste avant tout un poumon de l'activité économique, le coworking étant un facteur de dynamisation.
Comment se situe Paris par rapport à des mégalopoles comme Londres ou New York ?
Même si Paris se classe derrière Londres ou New York, la capitale française comble son retard. Paris est loin d'être un marché saturé et dispose d'une marge de progression significative au regard des prochaines ouvertures que nous avons identifiées. Concernant les transactions de plus de 5 000 m² dans Paris QCA, le coworking représente 30,3%* du volume placé sur les 9 premiers mois de l'année 2018. Les marques de coworking sont de plus en plus nombreuses à se positionner sur ce quartier stratégique. Face à cette concurrence exacerbée, ce sont surtout les pure players qui tirent leur épingle du jeu au détriment parfois des opérateurs indépendants qui ferment leur porte faute de taille critique et de rentabilité. Tout comme le secteur de l'hôtellerie dont le coworking a emprunté l'approche et certains codes, seules les marques qui se sont professionnalisées et qui ont trouvé leur business model resteront compétitives sur le marché.
*source : Département Research BNP Paribas Real Estate / T3 2018
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