Quelle évolution du télétravail depuis 2020 ?
En quelques années, le télétravail est passé d'une pratique marginale à un mode d'organisation structurant pour de nombreuses entreprises dans le monde. En France, avant le premier confinement de mars 2020, seuls 4 % des salariés y avaient recours de manière régulière selon l'Insee. La crise sanitaire a clairement accéléré l'adoption de cette pratique : la part des télétravailleurs a bondi en 2019. Entre 2019 et 2023, la part des personnes salariées pratiquant le télétravail au moins occasionnellement est passé de 9 % à 26 % selon la DARES.
L'intensité de la pratique a également connu une évolution marquée. Si l'urgence sanitaire a imposé un basculement massif vers le télétravail, la période post-crise a vu émerger une hybridation des modes de travail, mêlant présence au bureau et travail à distance, avec des aménagements flexibles. En 2019, à peine 1 % des salariés travaillaient à distance trois jours ou plus par semaine. Ce chiffre atteignait 18 % en 2021, avant de redescendre à 5 % en 2023, toujours selon l'Insee. En 2024, la part des salariés du secteur privé télétravaillant au moins une fois par mois est passée à 22%, selon l'Insee. Aujourd'hui, la tendance semble se stabiliser. Mais si le télétravail reste ancré dans le paysage professionnel français et notamment dans les secteurs de l'information-communication et des services financiers qui affichent les taux de télétravail les plus élevés (75 et 60 %), il est de plus en plus régulé pour mieux répondre aux besoins des entreprises comme des collaborateurs. Ainsi, le nombre de jours télétravaillés est en baisse depuis quelques années : les salariés bénéficient aujourd'hui en moyenne de 1,9 jour de télétravail par semaine, contre 2,7 jours en moyenne en 2021. Ce modèle de trois jours au bureau et de deux jours en télétravail permet à l'employeur de gérer la dynamique et la régularité grâce à des échanges physiques plus nombreux. Il permet également de répondre aux attentes des salariés, en particulier des jeunes générations, pour qui la flexibilité constitue désormais un critère clé d'attractivité et de fidélisation.
Ce modèle suppose cependant des conditions bien définies pour être efficace et garantir bien-être et performance des salariés : des outils de collaboration adaptés, des pratiques managériales repensées et des bureaux1 offrant à la fois des espaces de concentration et des lieux de convivialité ou de créativité.
Quelles évolutions des modes de travail selon les attentes des dirigeants et des salariés en 2026 ?
À l'automne 2024, Amazon annonçait à ses ingénieurs et à ses équipes administratives un retour à 100 % en présentiel. Une décision suivie par JPMorgan, Ubisoft ou encore Stellantis, qui ont eux aussi sonné la fin du télétravail généralisé et rappelé leurs collaborateurs au bureau. Dans un message interne, Andy Jassy, le PDG du groupe Amazon, expliquait sa décision : « Nous constatons qu'il est plus aisé pour nos employés d'apprendre, de concevoir, de se former et de renforcer notre culture ; collaborer, échanger et inventer sont plus simples et plus efficaces ; enseigner et apprendre les uns des autres est plus facile ; et les équipes ont tendance à être mieux connectées les unes aux autres. » Les mêmes raisons étaient également invoquées chez Ubisoft, le retour au bureau étant essentiel pour renforcer la culture d'entreprise.
Pour de nombreux experts du marché du travail, ce changement d'orientation n'est pas une surprise : les entreprises ont en effet toujours privilégié une présence accrue sur site. Les dirigeants d'entreprise sont en effet de plus en plus pressés de maximiser l'occupation des surfaces2 de bureaux, explorant des modèles tels que le coworking, le bureau opéré, le coliving et le flex-office. Ces approches visent non seulement à réduire les coûts immobiliers mais aussi à promouvoir une culture d'entreprise plus collaborative et innovante.
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Cependant, les attentes des salariés diffèrent souvent de celles de leurs dirigeants. Alors que les dirigeants se concentrent sur les aspects économiques et la maximisation de l'espace, les employés recherchent avant tout un équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle, ainsi qu'un environnement de travail qui favorise leur bien-être. Le télétravail, lorsqu'il est bien géré, peut offrir ces avantages, améliorant ainsi la satisfaction et la productivité des employés.
Parallèlement, on sait aussi que le télétravail, notamment lorsqu'il est pratiqué à 100 %, ne comporte pas que des avantages. En effet, selon un rapport publié par la Dares en mars 2025, il peut générer des troubles psychosociaux, en particulier à cause du brouillage entre vie professionnelle et vie privée.
La pratique du télétravail n'est pas pour autant incitée à disparaître : elle s'adapte encore. En France, de nombreuses entreprises ont choisi de maintenir le modèle hybride, en interdisant toutefois les jours de télétravail consécutifs. D'autres encore ont réduit le nombre de jours de télétravail par mois passant de huit à six.
Quels sont les enjeux vers un retour au bureau en 2026 ?
Malgré les avantages du télétravail, plusieurs défis doivent être relevés. L'un des principaux défis est de redynamiser les jours de plus faible fréquentation des bureaux, souvent les lundis et les vendredis. Pour y parvenir, les entreprises peuvent mettre en place des services incitatifs tels que des événements de networking, des formations, des services (conciergerie) ou des activités de bien-être (salles de sport). L'anticipation des besoins d'espace est également cruciale, avec des solutions telles que des bureaux partagés ou des espaces de coworking qui peuvent aider à adapter l'espace de travail aux besoins changeants des employés.
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Ce nouvel équilibre entre présentiel et distanciel reste donc un véritable levier stratégique pour attirer, engager et fidéliser les talents dans un marché de l'emploi en mutation rapide.
Quel est l'avenir du télétravail en 2026 et dans les années à venir ?
Une partie des conventions mises en place en 2021 sont arrivées à échéance et la période de négociation pourrait inciter les entreprises à se positionner sur de nouvelles conditions en matière de télétravail pour la période 2025-2028. L'avenir du télétravail semble être un modèle hybride durable, qui combine les avantages du travail à distance avec les bénéfices de la présence physique au bureau, mais sur un modèle plus cadré, notamment sur la durée des accords limitée dans le temps et avec des jours télétravaillés réduits. En effet, le télétravail est devenu un acquis pour de nombreux salariés. Plus de la moitié des cadres ne postuleraient pas à une annonce sans télétravail selon l'APEC.
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